France : Le raisin et le céleri en tête des fruits et légumes les plus contaminés par les pesticides


20 février 2018

Une ONG a compilé les données de cinq ans d’enquête de la DGCCRF. Elles montrent que 73 % des échantillons de fruits non-bio analysés et 41 % de ceux de légumes sont contaminés.

Ce n’est plus une découverte : en mangeant, nous ingérons des pesticides. En revanche, nous connaissons moins précisément quels aliments sont coupables de faire entrer ces substances toxiques dans nos assiettes. Pour répondre à cette question, l’association Générations futures révèle, mardi 20 février, un vaste rapport sur la présence de résidus de pesticides dans 52 fruits et légumes non bio consommés en France. Les résultats montrent que 73 % des échantillons de fruits analysés pendant cinq ans, et 41 % de ceux de légumes, sont contaminés.

Contrairement à de précédentes études qu’elle avait réalisées sur des fraises, des salades ou des müeslis, l’ONG, connue pour son combat contre les produits phytosanitaires, n’a cette fois pas effectué ses propres tests. Elle s’est fondée sur les données officielles de la direction générale de la concurrence, de la consommation, de la répression des fraudes (DGCCRF), qui mène des campagnes de surveillance de certains aliments – au niveau des supermarchés et des grossistes et non pas des champs.

Effets sanitaires impossibles à déterminer

L’étude de Générations futures présente toutefois des limites – liées au manque de données de la DGCCRF. Elle n’indique en rien les taux de concentration des pesticides retrouvés dans les aliments, leur nom, leur nature (perturbateur endocrinien, cancérogène, etc.) ou leur nombre. Sur ce dernier point, l’association précise seulement que 38 % des échantillons analysés en 2016 présentaient deux résidus ou plus (jusqu’à 19 au maximum), mais sans détailler par fruit et par légume.

Il reste donc impossible, à ce stade, de déterminer les effets sanitaires liés à la consommation de ces fruits et légumes. « La présence de résidus de pesticides n’est pas inquiétante en soi pour la santé puisqu’ils font l’objet d’une réglementation », assure Jean-Pierre Cravedi, toxicologue et directeur de recherches à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). Mais qu’en est-il des produits qui ne sont pas aux normes ? « Il y a un risque en cas de consommation régulière ou systématique d’un fruit ou d’un légume qui dépasse la LMR pour le même pesticide, ce qui est peu probable. » Et Emmanuelle Kesse-Guyot, épidémiologiste et directrice de recherches à l’INRA, de confirmer : « On peut être en alerte, mais avant de dire que la situation est dangereuse, il faut des informations complémentaires sur les pesticides concernés. »

Source : Le monde

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