Mayotte : Violences scolaires - Un lycée de Mayotte toujours en droit de retrait


31 janvier 2018

Des agents d’un lycée de Mayotte attaqué par plusieurs dizaines de jeunes le 19 janvier, exerçaient toujours leur droit de retrait mardi, a indiqué Quentin Sedes, secrétaire départemental de la CGT Educ’action.

Selon le collectif des enseignants de ce lycée de Kahani (centre-ouest), ils sont entre 70 et 80% à refuser de reprendre le travail tant que la sécurité des élèves et du personnel n’est pas assurée. La violence de l’attaque du 19 janvier avait été qualifiée par une intersyndicale de « véritables scènes de guerre ». Selon un enseignant du lycée de Kahani, « une centaine de jeunes » ont entouré l’enceinte de l’établissement et ont commencé à jeter de grosses pierres sur des élèves réunis dans la cour.

Sur une vidéo, les assaillants étaient en grande majorité vêtus de blanc. « On est passé à deux doigts du drame », estime ce même professeur, évoquant des jeunes armés « de barres de fer, de parpaings, de machettes, de morceaux de bois ». Ils ont pu pénétrer dans l’enceinte de l’établissement, provoquant de vastes mouvements de panique chez les élèves. « Un élève a failli se faire planter par un tournevis (…) et une autre avait le crâne en sang », relate encore l’enseignant, expliquant que les secours n’ont pu arriver sur les lieux rapidement en raison des échauffourées. Les gendarmes ont également été freinés par une embuscade montée en amont par ces mêmes jeunes. Le personnel du lycée « a dû se débrouiller seul pendant un certain temps », regrette l’enseignant. De nombreux personnels dénoncent une préméditation.

A l’origine de cet affrontement, des rivalités inter-villageoises, similaires à celles qui avaient déjà poussé ces mêmes agents en novembre dernier au droit de retrait durant deux semaines. Lors d’une réunion jeudi dernier entre personnels du lycée, représentants de la direction générale des ressources humaines de l’Education nationale (DGRH) et vice-rectrice de Mayotte, cette dernière aurait reconnu que le droit de retrait était « légitime », ont rapporté des enseignants. Le vice-rectorat a d’ailleurs lui-même porté plainte contre les fauteurs de trouble, qui restent encore à identifier.

Le secrétaire départemental de la CGT Educ’action ne constate pas « d’avancées concrètes » en termes de propositions pour sécuriser l’établissement. « La seule annonce du vice-rectorat, c’est 130 élèves de plus à la rentrée prochaine », tempête-t-il. En 2010, il y avait 2 conseillers principaux d’éducation pour 900 élèves, un chiffre toujours d’actualité alors que l’établissement accueille aujourd’hui 1.600 élèves, précise le syndicaliste.

Avec AFP.

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