Les femmes de Nyumadzaha, un model ancestrale


26 janvier 2021

Que des femmes de Nyumadzaha dans le Bambao suivissent un modèle ancestral, adoptassent irraisonnablement un tel procédé et prissent une décision aussi moyenâgeuse ne devrait étonner tous les partisans du système décrié par le feu Ali Soilihi. 

Que des femmes d'un Ngazidja fou amoureux de ces lois imposantes se fissent juges en bannissant l'homonyme de la mère du prophète ne m'étonne point et je sais que cette vaillante Amina M'MADI ne sera pas la dernière victime de ce système nauséabond aussi bien que rébarbatif.

Qu'après la plus forte médiatisation de cette honteuse sentence, de cet évènement choquant, la "notabilité" garde un "silence postérieur", synonyme d'une bénédiction accordée et peut-être qu'ils sont fiers de ce legs conjugué au féminin.

Que nos voix s'élèvent pour dénoncer une telle décision reste la belle issue. Que nous soutenions une si brave femme et trop altruiste est inhérent à notre combat pour toutes les libertés, les plus élémentaires en l'occurrence.

Mais que ces femmes soumises au âda na mila sachent que le vrai déshonneur est de se faire les épouses du Moyen Âge après la Renaissance, de faire du déni la seule voie, la dénégation systématique, l'unique stratégie. Et de croire qu'en étant victime de la Covid-19, qu'en interpellant ses co-villageois(es), ses concitoyens et/ou en citant le nom du village en est une honte. 

L'initiative prise par cette femme, membre du Croissant-Rouge, est notablement salutaire et prouve sa responsabilité et son humanité.

Nous souhaitons un prompt rétablissement à Mme. Amina M'MADI et aux autres patients attrapés par ce monstre redoutable.

                      Hadhrami Maher, un jeune étudiant à Dakar

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